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4 filles et 1 garçon - la suite

8 septembre 2007

- Un vrai râtelier qui raye le parquet. - Vous

-         Un vrai râtelier qui raye le parquet.

-         Vous parlez de qui ?

Y’a un meeting devant la machine à café de la rédaction. Carine, la secrétaire du service, a l’air toute retournée.

-         J’ai une copine qui travaille dans la même radio qu’elle. Il paraît que c’est une vraie garce.

-         Mais enfin de qui parlez-vous ? C’est énervant à la fin, je soupire.

-         De la remplaçante de Paul au service des sports. Carine l’a croisé dans les couloirs, elle sortait de chez Big Chef, un sourire carnassier aux lèvres,  marmonne Mireille, une des comptables.

-         Ça ne veut pas dire qu’elle viendra chez nous. Une fille au service des sports, c’est comme si un mec dirigeait le supplément féminin. C’est grotesque. Chacun sa place ! a ricané un journaliste de la rubrique auto.

Nathalie le foudroie des yeux.

-         Tu crois qu’une femme ne peut pas parler de foot, Ducon-la-joie. File pisser de la copie sur tes moteurs diesel avant que je te fasse muter dans mon équipe pour tester des crèmes anti-cellulite.

Le type ingurgite son café d’une traite. A voir sa grimace, il s’est carbonisé la glotte.

***

En parlant de carbonisation, Martine aussi a repris du service. Elle n’est pas bronzée. Elle est roussie.

-         Jâââcques et moi avons passé quatre semaines merveilleuses dans l’océan indien.

-         C’est pas la saison des pluies, l’été, là-bas ? a demandé Nathalie.

-         Ça dépend d’où vous allez, ma chère. C’est sûr que si vous passez vos vacances dans des clubs minables…

-           Je ne vois pas bien le rapport ! Le soleil brille plus si vous faites un gros chèque ?

Je tire Nath’ par la manche. Avec les rumeurs qui courent dans les couloirs du journal sur les futurs changements un peu partout, ça n’est pas le moment de chercher des noises à la femme du boss.

-           Mâââx, il faudrait que je vous voie à propos de ma rubrique du courrier des lectrices.

-           Nathalie est la rédactrice en chef du supplément féminin. C’est elle que vous devez voir.

-           Mais, je viens de la voir, proteste Martine, innocente.

-           Heu. Vous n’avez pas parlé de la chronique, mais des vos vacances…

-           Peu importe de quoi nous avons parlé, je l’ai vue. C’est ce que vous vouliez, non ? J’ai besoin d’une discussion sérieuse. Je vous propose cet après-midi. Disons vers 17h. Avant je ne peux pas, j’ai repris mes cours particuliers de fitness. Ces vacances paradisiaques avec ces buffets à volonté sont un vrai cauchemar pour la ligne.

-           Vous voulez dire « pour les courbes » ? demande Nathalie toute souriante.

Martine pivote sur ses talons aiguilles non sans fusiller Nath’ du regard.

-           A plus tard, Mâââx, je compte sur vous, dit-elle sans se retourner.

Nathalie fulmine.

-         Si tu vois cette grosse vache, je te fais la gueule jusqu’à tes 60 ans.

-           Du calme, je n’ai pas le choix. D’autant que ça ne m’engage à rien ; Et puis, je lui dois une fière chandelle après ce qu’elle a fait pour moi. Elle m’a filé un sacré coup de main !

***

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6 septembre 2007

Gloups. Gloups. Je bois la tasse à chaque fois

Gloups. Gloups.

Je bois la tasse à chaque fois que mon bras passe par-dessus ma tête. Jules, lui, fend l’eau comme une torpille.

L’amour me fait faire n’importe quoi. Comme aller à la piscine un samedi matin alors que ma dernière expérience du même genre (avec Paulo, il y a quelques semaines) m’avait refroidi. Me voilà donc nageant entre deux rangées de bouées rouges et jaunes derrière mon chéri. Nathalie est de la partie. Elle trouve que pour une fois qu’elle boit de l’eau, même avec du chlore, ça ne peut pas lui faire de mal. Faut dire que ça la change de la bière qu’elle ingurgite lors de ses soirées foot.

-           Je trouve que depuis que je passe ses quelques soirées à regarder des matchs, je me suis ouvert l’esprit, elle me dit accoudée au bord du grand bassin.

-           Je pense surtout qui ce sont tes cuisses qui se sont ouvertes.

-           Je suis plus tolérante.

-           Qu’est-ce que tu entends par tolérante ?

-           Plus à l’écoute des autres. Plus proche.

-           Ça pour être proche, tu es très proche. Dessus même.

-           Jaloux !

-           De toi et de ta horde de supporteurs assoiffés de sexe ? Pas vraiment ! J’ai ce qu’il faut à la maison.

-           En parlant de ça, c’est quand que Jules et toi vous mettez ensemble ?

-           Nous sommes déjà ensemble !

-           Je veux dire que vous habitez ensemble…

Excellente question que je me suis déjà maintes fois posée et à laquelle je n’ose pas répondre. Et que j’ose encore moins lui poser.

***

Considérons les choses plus simplement : il a une brosse à dents chez moi ; Et moi, une chez lui. C’est déjà un premier pas, non ?!

Et le week-end, on le passe ensemble. Il vient aux soirées avec les filles. Et ma mère à son numéro de portable. Eh, c’est pas un signe, ça ?!

***

-           Est-ce qu’il lave tes chaussettes ? m’a demandé un soir Magali.

-           Ben, non, j’ai répondu.

-           Alors, vous n’avez pas encore atteint un degré d’intimité couplesque.

-           C’est pas non plus un teinturier, j’ai dit en haussant les épaules.

-           D’accord mais, par exemple, Lucie lave les chaussettes de Martin.

-           Ok, mais c’est pas ce que je préfère, a répondu Lucie. Si je pouvais m’en passer, je ne crois pas que ça entraînerait l’annulation de notre mariage…

-           T’en sais rien, a répondu Nathalie. Tu te souviens : « pour le meilleur et pour le pire » a dit le curé.

Oui, ben, moi je préfère le meilleur : les petits-déj’ au lit, les câlins sous la couette, les bisous volés dans les cabines des magasins. Et ses sourires qui dévoilent des dents blanches.

***

4 septembre 2007

Y’a pas que Jules et moi qui jouons les

Y’a pas que Jules et moi qui jouons les tourtereaux. Lucie et Martin aussi. Ils ont carrément convolé en justes noces à l’autre bout de la planète. Ne sont pas partis sur une île déserte dans un archipel au sable blanc et aux poissons de toutes les couleurs. Non. Sont partis en Mongolie. Dans une yourte. Avec des Mongols. Au milieu de la toundra.

***

Y’en a une autre qui est sous le charme. Ma mère. Depuis la soirée de bienfaisance, elle ne quitte plus son Italien qui l’a « achetée » aux enchères.

-           Il n’est pas italien. Il est sicilien. Un vrai. Un dur.

Les siciliens, ce sont des mafiosi, non ?

Ma mère et son Lucio vont-ils devenir une sorte de Bonnie and Clyde version spaghetti ?

-           C’est un homme d’affaire très respecté. Il brasse des millions…

D’argent sale ?

Un drôle de bruit résonne dans le téléphone, comme une corne de brume.

-           C’est la sirène, me dit  ma mère.

-           La sirène de quoi ?

-           Nous entrons dans le port de

-           Mais tu es où, maman ?

-           Sur le yacht de Lucio, mon chéri ! Où veux-tu que je sois ?

Re-corne de brume.

-           Je te laisse, il faut que je me prépare. Nous breunechons avec des amis de Lucio.

-           Vous quoi ?

-           Nous breunechons. Ça veut dire que nous faisons un petit déjeuner amélioré. Avec du saumon fumé, des œufs brouillés, du caviar. Rien d’extraordinaire.

-           Un brunch ? Maintenant ? Mais maman, il est 15h !

-           Et alors, je viens de me lever. C’est normal que je prenne mon petit déjeuner, non ?!

***

Ma mère mène une vie de Jet-Seteuse. Elle va de soirée en soirée, sur la riviera, au bras de son ritalou, vêtue de robes somptueuses, le cou orné de bijoux scintillants. Elle m’a même volé la vedette en posant dans des magazines people italiens à côté de Gina Lollobrigida.

Suis très content pour elle. Ne peux lui en vouloir ou être jaloux puisque moi aussi, je patauge dans un océan de bonheur.

***

3 septembre 2007

Suis terriblement malheureux. Notre séjour façon

Suis terriblement malheureux.

Notre séjour façon Le Lagon bleu[1] se termine aujourd’hui. On rentre à Paris. Berk !

Maigre consolation, on est super beau. Plus encore que d’habitude. Tout bronzés. Et surtout grave in love.

Nathalie et ses crèmes de soin en tout genre n’y sont pour rien. Parce que le meilleur des produits de beauté, c’est l’amour. Ça met du rose aux joues et du brillant dans les yeux ; ça rend la bouche gourmande et les cheveux souples qui volent au vent quand vous courrez au ralenti pour rejoindre les bras de votre amoureux.

***

Faudrait mettre de l’amour dans les tubes de masque liftants plutôt que de la graisse de baleine ou du paraben[2] !

***

[1] Le Lagon Bleu (The Blue Lagoon), film de Randal Kleiser avec Brooke Shields et Christopher Atkins qui raconte la vie de deux adolescents échoués sur une île déserte.
[2] Composant chimique utilisé dans les produits cosmétiques et soupçonné d’être cancérigène.


1 septembre 2007

Mon Dieu, qu’il est beau ! Qu’il est beau ! Qu’il

Mon Dieu, qu’il est beau !

Qu’il est beau ! Qu’il est beau ! Qu’il est beau !

Allongé. Nu. Sur cette plage déserte. Chaque centimètre carré de sa peau dorée, caressé par le soleil.

Mmmm. Aimerais bien être le soleil.

Suis-je bête ! Je suis le soleil. Je suis the sunshine of his life ! Je peux le tripoter partout. Comme je veux. Quand je veux. En fait, je suis plus que le soleil : JE SUIS SON PETIT AMI. Et lui, il est mon petit ami.

***

C’est drôlement chouette d’être le petit ami de mon petit ami !

***

Quinze jours après notre rencontre au mariage de Lucie, Jules m’a demandé de partir en vacances avec lui. Sur le coup, j’ai sauté de joie. C’était le 14 juillet. Y’avait pas que dans le ciel qu’un feu d’artifices grandiose (oh, la belle rouge ! Oh, la belle bleue) s’embrasait.

Puis, je me suis dit que c’était super rapide, un peu comme si le Prince Charmant épousait Blanche Neige sans qu’elle ait rencontré les sept nains, croquer la pomme et qu’il lui ait roulé une pelle pour la sortir du coma. En même temps, là, il n’était pas question de mariage ou de pacs, mais juste de vacances. Sur une île. A vivre deux semaines nus comme des vers dans une petite crique peuplée de chèvres cascadeuses.

J’ai dit OUIIIIIIIIIIIII !

***

Alors, nous voilà en Crête : avec ses petites églises blanches, ses gorges brûlées par le soleil et ses aubergines farcies !

Et lui.

Et moi.

Bref, et nous !

***

Bon, si je compte bien, ça fait 2 mois et 3 jours que j’ai un petit copain. Proportionnellement à mes quasis 33 années de célibat, ça n’est pas grand-chose. Mais c’est tout de même un net progrès.

Bravo, bravo, bravo. Applaudissements pour moi.

***

Pendant des années, je me suis posé cette satanée question : comment trouver un mec ? Maintenant que j’en ai un (ouf !), une autre m’obsède : comment le garder ?

-           Le sexe !?

-           La bouffe !?

-           Les deux. Définitivement !

Les filles avaient chacune une idée sur la réponse à cette nouvelle question. Lucie restait la plus sage. Comme d’hab’.

-           Se demander comment le garder, c’est partir avec l’idée qu’il risque de ne pas rester. C’est pessimiste.

-           Non, c’est réaliste. Le risque existe.

-           D’accord, mais tout est risqué. Traverser la route, par exemple, c’est dangereux. Et pourtant, tu ne restes pas toujours sur le même trottoir.

-           Le risque est minime de se prendre un trente tonne sur la tronche, tout de même.

-           A condition de rester dans les clous. En amour, c’est pareil. Reste dans les clous et tout ira bien ! Et puis à trop se poser de questions, on finie par créer des problèmes là où finalement il n’y en a pas.

***

Questions : les interrogations entraînent-elles les problèmes ou les problèmes font-ils naîtrent les questions ? S’interroger, n’est-ce pas parfois – et en amour souvent – remettre les bœufs avant la charrue ? Autrement dit : poser une question devant une réponse que l’on a déjà ? Un peu comme dans le jeu télé Jeopardy où les candidats doivent trouver la question qui colle à la réponse qu’on leur donne. Bref, s’interroger, n’est-ce pas douter de soi-même ou sentir que quelque chose cloche chez soi ou chez l’autre ou dans la relation ?

***

Tout ça en tout cas, ne répond pas à cette putain de question : comment garder mon Jules ?

-         Sois toi-même ! m’a dit ma mère. Si l’autre t‘aime, c’est pour ce que tu es ; Tu ne peux pas passer toute ta vie dans la peau d’un autre juste pour plaire. L’amour, ça n’est pas le carnaval. On ne se déguise pas en fantasme ambulant. Le Prince Charmant, ça n’est pas celui qui tombe amoureux de la princesse, c’est avant tout celui qui tombe amoureux de la fille qui traîne avec des nains ou qui passe ses journées à récurer la cuisine de sa belle-mère. Il tombe amoureux de cette jeune fille avant de découvrir qu’elle est une belle princesse.

D’accord, mais à ce compte-là, le Prince Charmant n’est pas pour moi vu que je ne connais aucun nain et que je déteste faire le ménage. En plus, je n’ai rien d’une princesse et ma mère m’interdit de me costumer pour draguer (ce qui m’arrange parce que franchement, je ne me vois me trimballer en talons aiguilles et robe de bal !).

Et puis, d’ailleurs, le problème n’est plus de trouver le Prince Charmant, vu que je le tiens, mais de le garder. Ça ne fait que quelques semaines, et si je crois ma mère, s’il m’aime, c’est pour ce que je suis.

***

D’accord, mais…

Éternelle question : que suis-je ?

***

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